» Les dossiers santé Hélène Galé

Deux boissons antioxydantes - Le thé et le vin

Les derniers travaux des chercheurs ont fait récemment entrer dans la même catégorie des aliments-santé, deux boissons apparemment fort éloignées l'une de l'autre. Si la présence du thé n'est pas véritablement une surprise, tant cet aliment véhicule avec lui cette image, celle du vin rouge est un joli pied de nez que fait la communauté scientifique aux préjugés et à la logique. Qui aurait pu penser qu'il ferait un jour partie des recommandations des médecins ? C'est pourtant presque ce qui se produit actuellement !

Le thé

Il semble bien que le thé, que nous imaginons tous d'origine chinoise, ait emprunté la route de la soie, importé d'Inde par des moines bouddhistes. Il est cultivé en Chine depuis le IVe siècle avant notre ère mais les Européens ne le découvrent qu'au XVII siècle. Boisson la plus consommée dans le monde après l'eau, les trois quarts sous forme de thé noir (qui a subi une fermentation), le quart sous forme de thé vert (obtenu par un séchage rapide des feuilles). Un Français sur trois, une Française sur deux, en dégustent très régulièrement.

Composition

Il possède un très faible pouvoir calorique puisqu'une tasse apporte seulement deux calories. Il ne contient ni sel, ni sucres, ni protéines, ni graisses, mais par contre des substances alcaloïdes, la théobromine et la théophylline qui possèdent une action dilatatrice sur les artères coronaires.
La teneur en caféine du thé n'est pas nulle puisqu'elle est voisine de l'Arabica (variété de café) mais les tanins la précipitent dans l'estomac et limitent ainsi son absorption : il apporte moitié moins de théine ou de caféine que la même quantité de café.

Le thé qu'il soit noir ou vert contient des flavonoïdes, antioxydants très puissants qui lui confèrent une grande partie de ses propriétés. Le thé noir contient également des tanins qui lui procurent un goût plus prononcé.

 

 

La caféine diminue la sensation de fatigue, empêche de dormir par son action excitante, favorise le travail intellectuel, augmente le rythme cardiaque, facilite la digestion et l'émission des selles... 
A fortes doses c'est l'inverse, elle entraîne confusion mentale, tremblement, énervement, palpitations...
Une consommation modérée de caféine, autour de 300 mg correspond environ à sept tasses de thé ou trois tasses de café. Un thé qualifié de léger, infusé peu de temps, est plus riche en caféine qu'un thé présumé fort, qui a infusé longtemps. Celui-ci est certes plus foncé, plus amer, mais uniquement parce qu'il contient beaucoup de tanins qui ont en fait précipité rapidement la caféine.
Si vous souhaitez prendre un thé dans la soirée, laissez-le infuser plus longtemps pour qu'il n’interfère pas sur le sommeil.

Propriétés

• La présence de flavonoïdes et de tanins lui vaut de figurer parmi les boissons très antioxydantes.
• La consommation régulière de thé diminue de 60 % le risque de maladie coronaire alors qu'il n'a d'action, ni sur le cholestérol, ni sur les L.D.L. (le mauvais). La réduction du risque aurait pour explication une action anti-thrombotique propre.
• Le thé, en particulier vert, inhibe la croissance de plusieurs types de tumeurs pulmonaires et cesophagiennes. Sa consommation est associée à une incidence plus faible de ces cancers chez l'homme. Un des composants du thé vert prévient la croissance de nouveaux vaisseaux, ce qui est intéressant par exemple face aux cancers et contre la rétinite diabétique.
• Il préviendrait chez l'animal le développement de certains cancers cutanés induits par une exposition aux U.V. (Ultra-Violets). La fréquence des cancers digestifs et urinaires serait diminuée de 40 à 70 % chez les personnes qui boivent plus de deux tasses de thé par jour par rapport à celles qui n'en boivent pas.
• Il est en outre tonique général et cérébral, stimulant doux, utile chez les personnes fatiguées, convalescentes.
• Il est très diurétique.
• Le thé Tuocha, produit dans la province chinoise du Yunnan, possède la réputation d'éliminer les graisses et de diminuer les chiffres du cholestérol.

Les propriétés bénéfiques des flavonoïdes ne deviendraient effectives qu'à partir de cinq tasses par jour, même si une tasse de thé apporte autant d'antioxydants qu'une assiette de légumes.

Attention

• Il inhibe partiellement l'absorption du fer contenu dans les fruits et légumes. Ceci peut être contrebalancé par l'ajout de produits riches en vitamine C.
• Consommé trop chaud, il aurait par contre un rôle favorisant sur les cancers de l'oesophage...

Préparation du thé

• Elle est plus ou moins ritualisée selon les endroits.
• Vous prenez votre théière que vous chauffez en la rinçant avec de l'eau bouillante, que vous jetez ensuite. Vous comptez une cuiller de thé par personne, plus une dose pour le pot. Vous versez de l'eau frémissante mais non bouillante, vous couvrez, vous laissez infuser environ une minute, vous servez.

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Le vin

Cette boisson, obtenue par fermentation du raisin, est utilisée par toutes les civilisations depuis l'Antiquité. Elle sert tout au long des siècles, à s'enivrer bien sûr, mais également à se désaltérer puisqu'elle est longtemps beaucoup moins alcoolisée qu'actuellement et le plus souvent servie coupée d'eau. Le vin prend véritablement son essor vers 1850 avec le développement du chemin de fer et la possibilité de le distribuer partout en France.

Il accompagne à présent les repas et il est devenu presque sacrilège d'y ajouter de l'eau. Il est inutile d'insister sur le rayonnement de nos grands vins connus et appréciés partout dans le monde. Il est agréable de constater qu'ils sont, à condition d'être consommés à doses raisonnables, de merveilleux aliments-santé.

Les Français boivent principalement pendant les repas et surtout du vin, les Américains boivent beaucoup de bière et en dehors des repas, ce qui explique déjà au moins en partie le « French-paradox ».

Composition du vin

Il est riche en eau, avec une teneur comprise entre 80 et 90 %. Il contient des quantités variables d'alcool éthylique : un vin titrant 12° en apporte 120 ml, ce qui correspond à 100 grammes d'alcool. Un litre de vin à 12° apporte par conséquent 700 calories. Le vin est une boisson acide. Il est riche en minéraux, surtout du potassium (autour de un gramme par litre) et du fer (10 mg), mais aussi du magnésium et du calcium (70 mg).

Il est par contre très pauvre en vitamines. Mais il contient plusieurs principes très actifs, qui lui confèrent ses propriétés antioxydantes : les tanins, les polyphénols (dont le pycnogénol) des acides organiques au pouvoir bactéricide, et surtout les flavonoïdes.

Le resvératrol : c'est un des flavonoïdes du vin, libéré lors de la fermentation. Il possède une puissante activité antioxydante qui augmente le H.D.L. (bon cholestérol) en inhibant son oxydation. Cette substance possède également des vertus antifongiques, c'est-à-dire qu'elle est efficace contre les champignons qui tendent à se développer à l'automne dans le vin. Le climat intervient d'ailleurs sur sa production, les « Bourgogne » des régions fraîches et humides produisent plus de resvératrol que ceux de Californie.

Ce composé n'est pas présent en quantités suffisantes et efficaces dans le jus de raisin. Il a tendance à diminuer avec l'âge de la bouteille, ce qui rend les grands crus beaucoup moins protecteurs sur le plan cardio-vasculaire. Les vertus du cépage Cabernet-Sauvignon viennent de faire l'objet d'une publication dans la revue britannique « Heart ». Ils contiennent de grandes quantités de resvératrol.

La peau du raisin renferme les flavonoïdes. Durant la fabrication du vin rouge, l'alcool les dissout, ce qui donne au vin sa saveur et ses propriétés sur la santé. Pour la fabrication du vin blanc, la peau est retirée, et avec elle la majeure partie des flavonoïdes protecteurs.

Propriétés

Il protège le coeur et les vaisseaux, diminue le mauvais cholestérol, l'empêche de déposer, il fluidifie le sang, il est très anti-agrégant plaquettaire ce qui réduit le risque de caillots.

• Il est anti-allergique.
• Il est anti-inflammatoire.
• Il protège les fibres de collagène.
• Il se comporte comme une hormone faible, ce qui pourrait expliquer son action protectrice contre certains cancers hormonaux.
• Il serait, à condition d'être bu à doses très faibles, la seule boisson qui protégerait contre les cancers oro-pharyngés.
• La convivialité que permet et procure le vin pris à un repas, participe à notre santé physique et morale. La convivialité que permet et procure le vin pris à un repas, participe à notre santé physique et morale.

Le vin rouge en fûts de chêne serait meilleur pour le coeur que celui qui vieillir dans des cuves d'inox car il contient plus de tanins et de phénols.

Attention

Il est très calorique.

• Son acidité le fait déconseiller à tous ceux qui souffrent d'hyperacidité (brûlures, gastrite, ulcère...) surtout s'il est absorbé à jeun.
• Il est déconseillé voire contre-indiqué chez ceux qui souffrent de troubles veineux (hémorroïdes, varices) car l'alcool aggrave le phénomène de dilatation des vaisseaux.
• L'alcoolisme est un véritable fléau qu'il ne faut sous aucun prétexte encourager.

Le double jeu

Un vin rouge dilué au centième présente toujours une activité antioxydante supérieure à la vitamine E. Au-delà d'un verre de vin par jour, dose préconisée par les médecins, l'augmentation de la consommation n'est accompagnée que d'une faible diminution de la mortalité coronaire. Au-delà d'une quantité qui peut être fixée à cinq verres par jour, la toxicité cardio-vasculaire de l'alcool prend le pas sur les avantages à doses faibles. Les boissons alcoolisées à doses fortes augmentent le risque de mortalité précoce par cancers, accidents vasculaires cérébraux, cirrhose, mort violente... mais elles protègent le coeur en réduisant de 20 à 60 % la mortalité cardio-vasculaire. L'alcool empêche les caillots mais favorise les hémorragies, ce que l'on savait déjà grâce aux études effectuées chez les Esquimaux.

Une étude menée par l'équipe du Pr. Renaud portant sur près de 36 000 habitants de l'Est de la France vient de confirmer les effets bénéfiques sur la santé d'une consommation régulière mais modérée de vin. A condition de ne pas dépasser trois verres par jour pour les hommes et un verre et demi pour les femmes, il est observé une diminution de la mortalité générale de l'ordre de 30 %, soit environ 40 % pour le risque cardio-vasculaire et 20 % pour le cancer. Des quantités équivalentes d'alcool apportées sous forme de bière n'ont par contre aucune action favorable. Au-delà des trois verres de vin par jour, un sur-risque de cancer apparaît.

Un slogan utilisé par la prévention routière avait naguère fait recette, il reste plus que jamais d'actualité : « Un verre ça va, trois verres bonjour les dégâts. »

Teneur en calories de quelques boissons :

• Un demi-verre de rhum : 320 
• Un quart de litre de jus de fruit sucré : 220
• Un quart de litre de jus de fruit frais : 110 
• Un quart devin 150
• Une tasse de thé 3 

MIEUX UTILISER LES BOISSONS ANTIOXYDANTES

S'il est hors de question d'obliger quelqu'un à boire du vin, surtout s'il n'aime pas ça, nous ne pouvons qu'encourager les autres à prendre un petit verre de vin rouge à chacun des deux repas et de boire une tasse de thé non sucré, non brûlant, deux fois par jour.

 

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